Les deux évolutions qui vont transformer l’enseignement supérieur

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La transversalité et la transformation des rapports entre le maître et l’élève vont renverser les hiérarchies établies et casser les cloisonnements dans l’enseignement supérieur.

Finies les chapelles, la prééminence des sciences « dures » sur les « molles ». Fini le cloisonnement entre universités et grandes écoles. Finie la segmentation stérile entre recherche académique et recherche appliquée, recherche fondamentale et expérimentale. Il va falloir décloisonner tout cela.

Les programmes doivent se réorganiser autour de thématiques complexes pour favoriser la collaboration et la transversalité. Le réchauffement climatique, les objets connectés, les nouvelles mobilités, l’usine du futur, la robotique des usages, le vieillissement de la population… sont les nouvelles thématiques autour desquelles les ingénieurs, les designers, les sociologues, les commerciaux, toutes les compétences de « bonne volonté » doivent se réunir et travailler de concert.

Grâce à internet, l’accès à la connaissance est dorénavant immédiat, multiple et foisonnant. Le choix est abondant, mais comment s’en plaindre ? La présence physique du professeur est-elle indispensable ? La multiplication des Moocs semble montrer que l’on peut enseigner à distance nombre de disciplines, accéder à des conférences dans les plus grandes universités, écouter les plus grands savants de notre temps.

Bye bye les professeurs ?

On assiste peu à peu à la fin du cours magistral dans un amphi dont l’estrade et le bureau déterminaient la distance entre le maître et l’apprenti. Tout le savoir est rassemblé à une portée de clics pour un étudiant qui n’a que l’embarras du choix.

Le professeur va devoir revoir sa fonction, passer de l’enseignement top-down (du haut vers le bas) à l’accompagnement. Objectif : guider la connaissance, plutôt que de l’enseigner. Le fait d’être savant et docte ne fera plus sa reconnaissance déterminante.

Susciter sans contraindre

Il est toutefois des enseignements qui auront du mal à se passer de la présence du maître, celui des savoir-faire notamment. Ce qui se passe aujourd’hui dans les écoles de design en témoigne et préfigure également la renaturation des relations maître-élève.

Les étudiants guidés par leurs professeurs partagent, testent, éprouvent, reformulent. Ce sont eux qui font le cours parce que c’est à eux qu’on demande d’avoir des idées créatives et innovantes. Nés après leurs maîtres, ils comprennent mieux le monde qui nous attend.

Le rôle des encadrants est de susciter la créativité sans jamais la contraindre. Il est d’encourager, de permettre l’émergence d’idées nouvelles, de corriger, de soutenir lors des moments de doute inhérents à tous cheminements dans l’inconnu, de rassurer en cas d’erreurs et permettre ainsi de recommencer…

Se recentrer sur l’étudiant

Il est plus simple d’enseigner la science et « ce qui est ». Si simple qu’on puisse le mettre en Mooc et se passer du professeur. Enseigner la créativité, la liberté et la responsabilité est bien plus complexe et met l’étudiant au cœur du process académique. Ce n’est pas la matière qui est au centre des programmes, c’est l’étudiant. Car c’est de lui qu’on attend le talent et la lumière.

Cette relation maître-élève qui se libère de son côté directif, n’est-ce pas la préfiguration des modèles de management participatif vantés par les théories modernes d’organisation ? Renverser les hiérarchies pour permettre la responsabilité et l’épanouissement de tous.

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